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AUTO CONSTRUCTION

CONSTRUIRE SA MAISON SOI-MEME, C’EST POSSIBLE.

JE L’AI FAIT, VOUS LE FEREZ AUSSI ……………….

 

J’ai bâti moi-même trois pavillons dont un avec quatorze boxes accolés qui représente un petit haras. Je ne suis ni doué, ni très intelligent, ni athlétique, ni courageux mais sérieux et pragmatique. J’ai seulement confié l’électricité à un professionnel ainsi que le crépissage des façades.

 

Alors, comment j’ai fait ?

 

 

 

de janvier 1980 à mai 1981

Vous vous dites, je ne suis pas capable d’en faire autant…………. Et puis, cet homme est peut-être un menteur ? Et bien non, tout peut être vérifié j’ai réellement réalisé tout ceci sans connaissance du métier, tout en travaillant à la Banque et sans me défoncer. Au contraire, je me suis senti heureux car je suis allé jusqu’au bout de mon défi et j’ai fait plaisir à mon entourage.

 

Je vais vous raconter comment tout cela a débuté. Je vais essayer d’être bref.

 

 

J’ai été un passionné de chevaux très jeune. Mes parents pauvres (mon père était mineur et ma mère sans emploi) n’avaient pas l’argent nécessaire pour me payer des cours d’équitation et encore moins d’acheter un cheval.

 

Après l’armée, je suis rentré comme employé dans une banque. J’ai acheté avec deux autres collègues mon premier cheval ; cela coûtait très cher à l’époque six mille cinq cents francs en 1970 à ceci, il fallait ajouter la location d’un pré.

Il s’est trouvé que cette pure trotteuse sortait de courses mais, elle aurait tout aussi bien pu être galopeuse ou AQPS ou sans papier.

Nous avons fait chacun notre tour, de bonnes balades jusqu’à ce que nous décidions de la faire pouliner. Elle était belle gentille, alors pourquoi pas avoir une descendance.

L’entraîneur qui nous l’avait vendue avait également quelques étalons trotteurs.

Lorsque la pouliche née de cette union eut dix huit mois l’homme, nous proposa de l’essayer.

Elle s’appelait INTERDANSE. Elle gagna quelques courses, fit quelques places pour un total de soixante quinze mille francs environ. A l’époque, c’était une belle somme. Comme elle était en carrière de courses, nous n’avons gagné que vingt cinq pour cent et en plus divisé par trois. Ce n’était pas grand-chose mais la passion des chevaux était désormais en moi bien ancrée.

 

Je vous explique cela car la passion de la construction a découlé de cette aventure.

 

Je me suis marié, eut deux enfants et la petite maison mitoyenne que nous occupions devenait étroite. Il fallait déménager et devenir propriétaire. C’est vraiment trop bête de payer un loyer qui correspond au remboursement d’un emprunt.

 

Mon épouse voulait une belle maison et moi un grand terrain pour élever mes trotteurs car je ne pensais plus qu’à ça et à la musique évidemment. Je jouais en ce temps là, dans différents orchestres.

 

J’avais bien fait mes comptes avec la somme que je pouvais emprunter mais hélas, il fallait choisir entre avoir une grande maison et pas de terrain ou alors une toute petite habitation (genre cage à lapin comme disait Coluche) et mon terrain.

 

Cette situation m’a travaillé quelques temps jusqu’au jour où j’ai décidé de construire moi-même cette maison.

Je ne savais rien faire de mes dix doigts sinon jouer de la guitare. Je n’avais jamais bricolé au grand désespoir de mon père qui me voyait mal parti dans la vie.

Beaucoup de gens disaient que j’étais fou, inconscient de me lancer dans un tel projet.

 

 

de 1990 à 1993

  MES EXPLICATIONS EN ONZE ETAPES

 

Première étape : si vous vous sentez motivé ne pas écouter ceux qui vous démolissent même si leur intention est de vous protéger. Vous trouverez toujours des gens pour vous casser le moral.

 

Deuxième étape : allez à votre banque et demandez combien vous pouvez emprunter. Vingt ans est une période correcte mais, cela dépend des possibilités de chacun. De toute façon prenez un taux fixe. Vous dites à l’établissement bancaire que vous ferez vous-même les travaux.

 

Quand vous savez combien vous pouvez disposer…………….

 

Troisième étape :

Trouvez un aide…. Vous aurez à soulever des choses parfois longues ou lourdes, ou bien il faudra tenir un objet pour pouvoir le fixer etc….Ce peut être votre femme, votre amie, votre cousin etc….moi, je me suis fait accompagné par mon petit beau-frère qui avait quinze ou seize ans à l’époque pour la première et ensuite par un copain complètement ignorant du métier puisqu’il était professeur des écoles. Il a été étonné lui-même de réussir ce que nous avons débuté ensemble. Il avait l’impression qu’on n’y arriverait jamais mais, il m’a toujours fait confiance et cela a marché.

 

Quatrième étape et pas des moindres : Soyez débrouillard.

 

Il vous faudra trouver les instruments indispensables afin de débuter. Ce n’est pas une fortune surtout maintenant mais, il faut quelques outils. Vous allez à Bricodépôt, vous trouverez tout, pour pas trop cher.

Il faut marteau, masse, pelle, truelle, niveau, fil à plomb, cordeau, cordex, règle en alu, serre-joints  et si vous n’avez pas de copain pour vous prêter une bétonnière, achetez une trois quart de sac c’est suffisant ; et une électrique. De même il vous faut un échafaudage mais, on peut le louer ou là aussi trouver des relations pour un emprunt. De plus n’hésitez pas à regarder des maçons et autres sur des chantiers  en construction. Je l’ai fait et j’en ai tiré des renseignements précieux. Tout n’est pas bon à prendre mais, en regardant vous comprenez beaucoup. Ce qui est facile à faire aussi, vous avez d’ailleurs commencé puisque vous lisez mes étapes, c’est de lire quelques revues sur le bâtiment. Ne choisissez que les plus simples ; pour ma part, je m’étais abonné à une revue qui s’appelait « la boite à outil ». Il y avait beaucoup d’images et tout était expliqué simplement.

 

Cinquième étape : soyez vigilant sur votre choix.

Quand vous avez fait toutes ces démarches, prospectez pour trouver un terrain. Faites attention qu’il ne soit pas inondable, frappé d’alignement ou autres désagréments.

 

Le terrain étant acheté, préparer les plans de votre future maison.

Sixième étape : là aussi prenez du temps avec les gens qui partageront ce toit pour avoir une maison fonctionnelle, gaie, agréable. Pour débuter choisissez une maison simple ; elle peut être belle sans être compliquée. Pas de sous-sol au début ; préférez le plein pied sur sable. L’environnement joue un grand rôle. Avec un beau gazon, quelques arbres, quelques fleurs, elle prendra un sérieux cachet même si elle est modeste. Pour ma part, la mienne était un peu ardu pour une première. J’ai eu à gérer des cassures de toit ; c’est plus long et plus complexe. Choisissez un toit à deux pants au début et de préférence sans cheminée. Ensuite, vous ferez comme moi, vous la revendrez et construirez plus difficile mais, avec plus d’expérience et de moyen car le bénéfice sur un pavillon monté soi-même revient énormément moins cher.

 

Là aussi n’hésitez pas à demander des conseils aux différentes administrations. J’ai certainement été pénible mais, j’ai toujours été bien reçu.

 

Septième étape : le début de la construction.

Ne creusez pas la terre vous-même pour les fondations, c’est épuisant et pas trop rentable. Les pelleteuses vont tellement vite. Vous gagnez du temps et des efforts .Choisissez un emplacement et tracer la surface au sol sommairement. Une astuce, pour les angles droits utiliser la formule 3-4-5. Largeur, longueur et diagonale. Vous êtes certain d’avoir un angle droit ou alors, achetez un laser. Faites décaper si possible trois mètres autour pour bien circuler. Faites également pierrer un chemin d’accès pour que les camions puisse vous livrer au plus près. Là aussi ça gagne pas mal d’effort. Prévoir également un abri de fortune pour recevoir les matériaux fragiles tant que vous n’aurez pas de toiture.

Demandez à EDF et à l’eau un branchement provisoire.

 

Huitième étape : soignez les fondations.

Celles-ci sont la base de votre future habitation. Elles doivent porter sur du dur et être correctement ferraillées. Demandez conseil au vendeur qui possède les barèmes adéquats en fonction des longueurs et des portées. Réunissez tous les longrines en les attachants avec du fil de fer recuit en renforçant les angles. N’oubliez pas de faire ressortir des ferrailles au niveau des angles pour les poteaux. Prévoyez les écoulements d’eaux usées en PVC (cuisine, toilettes, salle de bains) ainsi que l’arrivée d’eau. Préférez une arrivée d’eau de la ville à l’intérieur de la maison.

Pour que les fondations soient de niveau, plantez un bout de ferraille à béton torsadé dans la terre à bonne hauteur tous les mètres environ en parcourant toutes les fondations. Aidez vous du niveau et de la règle en alu.

La encore pas de fatigue, commander une toupie. Pour ma dernière maison ce fut encore plus facile car le pelleteur allait chercher le béton en camion et le déposait dans les fondations.

Quand les fondations sont coulées et sèches, bien de niveau, vous tracez la surface au sol de votre maison au cordex sur ces fondations. Il faut monter deux rangs voir trois de parpaings pleins sur le périmètre pour rehausser la maison du sol. En cas de grosses pluies c’est préférable. Pour ce faire, plombez un parpaing à chaque extrémité et réunissez les avec un cordeau. Encore une fois allez voir travailler les maçons, ils sont sympas et surtout si vous venez avec une petite bouteille.

Comblez le trou de sable prévu à cet effet. La encore pelleteuse ; ne remuez pas une si grosse quantité. Je ne conseille pas de couler la dalle tout de suite, il est préférable que le sable se tasse autour des tuyaux. Prévoyez un regard suffisamment grand pour l’arrivée de l’eau, de l’électricité et du téléphone.

 

Neuvième étape : la construction des murs.

Vous montez tranquillement vos parpaings jusqu’au chaînage en tenant compte évidemment des ouvertures.

Cette opération est spectaculaire ; ne vous fatiguez pas. Inutile d’aller trop vite. Faites en sorte qu’ils soient bien de niveau.

Arrivé au chaînage, vous coulez les angles et les poteaux de renforcement s’il y en a après avoir fait des coffrages de planches.

Vous faites le béton vous-même et bien dosé.

Ensuite vous coulez le chaînage toujours en coffrant, pour les linteaux (béton au dessus des portes et fenêtres) prenez des tout fait à moins que vous n’utilisiez des coffres à volet roulant.

Ensuite, vient le tour des pignons qui recevront la charpente.

Pour ma première maison, j’avais commandé une charpente toute faite en (bois d’allumette). Je n’ai pas renouvelé l’expérience car monter la charpente n’est pas si difficile et en plus vous pouvez aménager le grenier.

Allez voir les charpentiers, vous verrez, c’est un jeu de construction.

L’astuce c’est de partir bien droit. Quand vous avez installé les pièces de bois au sommet de votre maison et sur les côtés, vous clouez votre premier chevron (rappelez-vous la règle des 3 4 5 ou le laser). Si vous partez bien droit, il ne reste qu’à clouer les autres tous les cinquantes centimètres entre axe.

Ensuite c’est la pose des lattes en fonction des tuiles que vous aurez achetées. L’écartement est indiqué soit par le vendeur ou la pub. Il faut doubler celle en bord de toit. La encore ne vous lancez pas dans des tuiles compliquées préférez les plates qui s’emboitent plus facilement.

Installez ensuite vos fenêtres après avoir fait vos tableaux. Elles sont fixées en retrait pour prévoir l’isolation. La encore, n’hésitez pas à bien isoler ; prévoir dix centimètres de laine de verre tout le tour.

 

Quand vous arrivez à ce stade :

 

VOUS AVEZ GAGNE la maison est dite « hors d’eau ».

 

Si vous avez été suffisamment sérieux et motivé pour en arriver là. Alors, le reste n’est plus qu’un jeu d’enfant. Le placo, le carrelage et même la plomberie vous pouvez tout réaliser.

 

Dixième étape : La plomberie.

 

Les artisans sont des gens très sympas, je le répète ils seront enchantés de vous expliquer ce qu’il faut faire. Je ne savais absolument pas souder alors, j’ai regardé et essayé.

J’ai acheté une bouteille de gaz avec un fer à souder, ce n’est pas trop cher et j’ai fait des tentatives et j’ai fini par réussir bien sur, au début les soudures n’étaient pas très belles mais elles ne fuyaient pas c’était l’essentiel.

Ensuite, c’est une question de direction entre l’envoi d’eau chaude et d’eau froide à  partir du chauffe-eau. Je n’ai pas essayé les tuyaux PVC que l’on colle mais il parait que c’est efficace et encore plus facile.

 

Onzième étape : la dalle et le carrelage.

Faire une dalle flottante et une chape (la partie lisse sur le dessus qui recevra le carrelage).

Pas de souci majeur sauf qu’il faut bien ferrailler et bien doser le béton. Au début, ne vous lancez pas dans le chauffage au sol, préférez les convecteurs électriques ce sera beaucoup plus simple.

Si votre chape n’est pas trop plane, utilisez des sacs d’un ciment spécial appelé ragréage qui s’auto nivelle.

Un bon conseil : achetez un carrelage de qualité même s’il est un peu plus cher vous y gagnerez avec le temps.

Utilisez une bonne colle également. La encore, la réussite est dans le départ, il faut démarrer bien de niveau avec un bon angle droit. Ne pas débuter au bord des murs.

 

 

 

J’ai essayé de vous donnez envie de faire car je sais qu’un grand nombre d’entre vous sont capables.

Si vous êtes suffisamment sérieux pour avancer même lentement mais, régulièrement et d’une façon chronologique, vous gagnerez n’en doutez pas.

 

Prenez cette construction comme un défi et non comme une corvée, vous en ressortirez grandi par tous ceux qui vous entourent.

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